jeudi 14 juillet 2016

Notre Dame de Recouvrance en Nouvelle-France...


Statue de Notre Dame de Recouvrance au Mémorial de la Nouvelle-France dans l'église de Brouage, patrie de Champlain
Statue de Notre Dame de Recouvrance au Mémorial de la Nouvelle-France dans l'église de Brouage, patrie de Champlain
Samuel de Champlain après avoir dû laisser ses installations de Québec aux frères Kirke qui les prirent au nom de l'Angleterre en 1629 fit le vœu qu’il construirait une chapelle dédiée à Notre Dame de Recouvrance si la petite colonie revenait à la France. C’est ce qui arriva en 1632 par le traité de St-Germain-en-Laye. À son retour, Champlain accomplit son vœu en édifiant, en 1633, une chapelle sur le site occupé actuellement par la Basilique-cathédrale. Cette chapelle fut détruite dans l’incendie de 1640 et remplacée par l’église Notre-Dame-de-la-Paix en 1647. Cette église devient, en 1664, la première église paroissiale en Amérique du Nord que Mgr de Laval consacre et dédie à l'Immaculée Conception. En 1674, l’église est élevée au rang de cathédrale.

Il faut dire ici que la dévotion à Notre Dame de Recouvrance était bien répandue en Normandie. Les épouses de marin la priaient pour « recouvrer » leurs maris partis en mer. Dans le diocèse de Séez qui couvre une grande partie de la Normandie existait depuis le Moyen Âge un sanctuaire dédié à Notre Dame de Recouvrance à Tourailles (canton d'Athis dans le département de l’Orne). Plusieurs familles du Québec : Gagnon, Mercier, Lessard, Giguère etc. sont originaires de cette région. Le sanctuaire existe encore aujourd’hui.




Notons qu’en 1929, lorsque l’archevêque de Québec décida de créer une nouvelle paroisse dans Québec-Est, il lui donna le nom de Notre Dame de Recouvrance pour célébrer le 3e centenaire du Vœu de Samuel de Champlain en 1629 que nous avons rappelé au début.

De plus, il est bon de savoir qu’on trouve du côté gauche de la nef à l’arrière de la Basilique-cathédrale Notre-Dame de Québec une statue de Notre Dame de Recouvrance qui reproduit celle du sanctuaire de Tourailles dans sa nouvelle version de 1903.

Voici quelques notes historiques sur les origines de cette statue. La statue de Notre Dame de Recouvrance, qu'on pouvait voir dans l'ancienne chapelle à Tourailles daterait du 14ème siècle. La tradition rapporte que la statue de la Vierge fut retrouvée miraculeusement par une brebis, dans les rochers de Sainte-Honorine-la-Guillaume. Elle fut brisée à la Révolution de 1789 et les morceaux furent cachés dans le cimetière. Les têtes, le bras droit de la Vierge, celui de l'enfant Jésus disparurent dans la tourmente. Réparée sommairement, on habilla la statue, à la mode des madones italiennes, pour cacher ses cicatrices, et c'est sous cet aspect qu'elle reçut, au cours du 19ème siècle, les hommages des dévots. La statue que l'on peut voir dans l'actuelle basilique est l'oeuvre du sculpteur parisien Joseph Lefèvre. La translation de la nouvelle statue eut lieu le 2 juin 1903, elle fut couronnée le 17 août 1939 ("Notre-Dame de la Recouvrance, aux Tourailles (Orne) - Notice sur le Pélerinage", 1888 - "Les Tourailles Dix siècles de Pèlerinage à Notre-Dame de la Recouvrance", par E. Béchet et C. Roger, éd. 1972)

Église Notre Dame de Recouvrance. Architecte: René Blanchet. Construction du sous-sol 1948 et de l'église haute en 1965-1966.
Église Notre Dame de Recouvrance. Architecte: René Blanchet. Construction du sous-sol 1948 et de l'église haute en 1965-1966.

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